Vous trouverez ici un article de Russ Harris sur le lien entre la pleine conscience et la notion de soi-observateur utilisée en thérapie ACT puis l'enregistrement d'une méditation guidée sur ce thème (méditation enregistrée dans le cadre d'une séance d'entretien et d' approfondissement de la pratique de la pleine conscience que j'anime un lundi par mois)
LE SOI-OBSERVATEUR EST IMPLICITE DANS LA PLEINE CONSCIENCE
René Descartes, dans sa fameuse argumentation, a dit, « je pense, donc je
suis», mais qui est le «je» qui observe toutes ces pensées? Dans l' ACT, nous parlons souvent du «je» comme étant le « soi observateur», et le soi observateur est globalement implicite dans la pleine conscience. Si l'instruction fondamentale de la pleine conscience est « observez X», cela implique qu'il y a un lieu ou une perspective duquel on observe X. Et ce lieu ou cette perspective ne change jamais. J'observe mes pensées, j'observe mes émotions, j'observe mon corps, j'observe le monde hors de mon corps et j'observe même ma propre observation. Ainsi, ce qui est observé X change continuellement. Mais le lieu ou la perspective d'où l'observation survient, de par ellemême, ne change jamais: durant la vie entière, tout est toujours observé à partir d'un lieu ou d'une perspective du je, ici, maintenant.
Si vous peinez à donner du sens à tout ça, ce n'est pas surprenant, car le soi observateur est une expérience bien audelà des mots. Peu importe les mots que nous utilisons pour décrire cela, peu importe les images que nous en créons, peu importe les croyances ou les concepts que nous formulons à son sujet nous faisons fausse route! C'est l'aspect de nous qui observe et remarque tous ces mots, images, croyances et concepts que nous utilisons pour essayer de décrire cela. Même l'appeler «cela» est un problème, car quand vous appelez quelque chose «cela», c'est que vous traitez «cela» comme un objet. Et le soi observateur ne peut être un objet, car «cela» n'a pas de propriétés physiques.
La meilleure façon de s'approcher au plus près de cette expérience par le langage est d'utiliser des métaphores. Dans les métaphores, on retrouve habituellement cela sous le nom «d'espace» dans lequel les pensées et les émotions peuvent se déplacer, ou d'une «perspective» depuis laquelle les pensées et les émotions sont observées. Une excellente métaphore (que l'on retrouve dans le bouddhisme, le taoïsme et l'hindouisme) compare le soi observateur au ciel.
La métaphore du ciel et du temps
Votre soi observateur est comme le ciel. Les pensées et les émotions sont comme le temps. Le temps change continuellement, mais peu importe qu'il soit mauvais, il ne peut en aucune manière être nuisible pour le ciel. Le plus gros des orages, le plus vigoureux des ouragans, le plus violent des vents d'hiver - tous ces phénomènes ne peuvent pas porter préjudice au ciel. Et peu importe que le temps soit mauvais, le ciel aura toujours une place pour lui - et tôt ou tard, le temps changera.
Il arrive quelquefois qu'on oublie que le ciel est là, mais il l'est bel et bien. Et parfois on ne peut pas voir le ciel - il est voilé par les nuages. Mais si nous nous mettons plus haut que ces nuages - mêmes les plus noirs, les plus épais ou les plus orageux - tôt ou tard nous atteindrons un ciel clair, qui s'étend dans toutes les directions, sans borne et pur. De plus en plus, vous pouvez apprendre à accéder à cette part de vous-même: un espace intérieur sûr depuis lequel vous pouvez obser- ver et faire de la place pour les pensées et les émotions difficiles.
D’après Russ Harris - Passer à l’ACT
Pour écouter la Méditation Pleine Conscience et Soi-Observateur, cliquer ici